mercredi 7 mars 2012

Iommi - Iommi

Iommi est, pour ceux qui l'ignorent (mais cela existe-t-il?) le guitariste de Black Sabbath. Ce dernier étant en stand-by depuis belle lurette, Tony Iommi se décide de se lancer dans l'écriture d'un album solo. Un vrai, pas comme Seventh Star paru en 1985. Et grand bien lui a pris, car les albums de Black Sabbath sortis dans les années 90, Tyr, Dehumanizer, Cross Purposes et Forbidden ne cassent pas trois pattes à un canard.

Et le père Iommi s'est entouré des meilleurs chanteurs du moment. Visez un peu les invitations: Henry Rollins, Phil Anselmo (Pantera), Dave Grohl (Foo fighters), Billy Corgan ( Smashing Pumpkins) entre autres, et même des vieux connaissances, comme Billy Idol (!) et Ozzy Osbourne.

Les paroles sont écrites par les chanteurs, la musique est écrite par le père Iommi. Un gage de qualité, autant le dire tout de suite. Parce que ce disque est l'un de mes préférés de l'an 2000. Il m'a fallu du temps pour l'apprécier, mais c'est désormais un incontournable pour moi.

On entre dans le vif du sujet avec Laughing Man in the devil mask, avec Henry Rollins, parfait en morceau introductif, le chant burné de ce dernier se marie bien avec la musique rageuse de Iommi. Le second titre, Meat, chanté par Skin, chanteuse de Skunk Anansie, est une bonne surprise. Skin possède un chant puissant qui prend aux tripes. Iommi affirmait dans la presse à l'époque de la sortie de l'album que c'était la première fois qu'il bossait avec une femme, et que la collaboration avec Skin l'avait autant impressionné qu'ému.
Les 2 titres suivants, Goodbye lament (avec Dave Grohl) et Time is mine (avec Phil Anselmo) sont monstrueux et prouvent encore que lorsqu'on a un guitariste hors-norme et un chanteur talentueux, on peut aller très loin.
Mon titre favori sur cet album voit la collaboration entre Tony Iommi et Billy Corgan. Autant je n'aime pas la voix nasillarde dans les Smashing Pumpkins, autant elle est parfaite sur ce morceau. Et quelle leçon de sonwriting! De loin la chanson la plus élaborée de l'album, et pourtant la barre est haute!
Just say no to love (avec Peter Steele de Type O Negative) et Into the Night avec Billy Idol, entretiennent la flamme, sont très efficaces et se fondent parfaitement avec le style respectif des chanteurs.

Par contre, je dois reconnaître qu'il y a une des rendez-vous ratés. Patterns avec Serj Tankian de System of a down, Flame on avec Ian Astbury de The Cult, me semblent traîner en longueur et, de plus, je n'aime pas particulièrement leur voix.
L'autre déception, c'est le titre avec Ozzy Osbourne. Il me paraît bien meilleur que les deux morceaux cités précédemment, mais c'est juste une confirmation que la paire Ozzy/Tony fait bien de ne pas travailler sur un nouvel album de Black Sabbath. Cela sentirait la redite à plein nez et je n'aime pas voir deux légendes comme ces mecs se rabaisser à ça. (Ceci étant, j'aime bien The devil you know de Heaven and hell, avec Dio au chant. Mais chut, c'est une autre histoire!)

10 titres, 7 joyaux, 3 titres légèrement en-deça. C'est le bilan du premier effort solo de Tony Iommi. Il y a bien pire comme performance! La performance du moustachu Iommi prouve que ce dernier est tout sauf fini. Pas mal pour un ancêtre! Et les années 2000 le confirmeront, que ce soit avec en solo en 2005 avec l'album Fused, ou avec Heaven and hell.

Un album qui demande un peu de temps pour qu'il révèle tous ses secrets, mais qui en vaut franchement la peine. Des albums de ce niveau, j'en veux tous les jours!

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