mercredi 21 mars 2012

Metallica - St Anger


Un sacré morceau que cet album. Pas facile à chroniquer, même avec neuf ans de recul...
Autant Load et Reload, qui sont loin d'être aussi mauvais qu'on l'a dit (sans être non plus les 8èmes et 9èmes merveilles du monde, je vous l'accorde) me semblent faciles à ingurgiter, autant cette galette est impossible à digérer en une seule fois.

Peut-être bien que c'est parce que la gestation en fut d'autant plus difficile. Faut dire qu'à l'époque, ils s'en sont pris plein la figure: par la critique, par les fans (surtout les plus jeunes: critiquer Metallica, c'est comme aimer Linkin Park, c'est à la mode!). Les événements s'en sont mêlés également: départ du bassiste Jason Newsted, cure de désintoxication de James Hetfield, panne d'inspiration au début des sessions d'écriture... Décidément, quand ça veut pas, ça veut pas!

Malgré toutes ces embûches, St Anger est là, enfin! J'avoue que je l'ai attendu de pied ferme celui-là. Les différentes revues de presse m'avaient fait peur. Pas de soli de Kirk Hammett? Un son de batterie digne d'une casserole? Des chansons très longues? Bob Rock, le producteur à la basse, alors que Robert Trujillo venait d'être annoncé comme nouveau bassiste? Bref pas mal de zones d'ombre.

Ça m'a fait tout bizarre d'entendre les premières chansons. Pas qu'elles étaient mauvaises, mais très différentes de mes attentes. On dirait qu'ils ont écouté des groupes récents, comme System of a down, et que ça les a influencés! Puis quelques titres un peu faibles... Enfin, vers la fin de l'album, ça redevient pas mal. En fait, sur cet album, il a trois catégories de titres: les bons, les moyens et les ratés.

Parmi les bons, je classe volontiers les trois premiers: Frantic, St Anger et Some kind of monster. Une excellente triplette qui fait passer la pilule en douceur. Des morceaux bien construits, puissants, qui peuvent cartonner en concert, à n'en point douter. A ces trois morceaux, je rajoute volontiers Sweet Amber, The unnamed feeling et All within my hands. Metallica a donné là une belle leçon de songwriting surtout pour le dernier titre cité. Quelle force de conviction. Quel final! Kill Kill Kill Kill... Kill!!!!!! Bref, c'est bon par où ça passe!

En étant indulgent, on peut considérer que des titres comme The unnamed feeling, Invisible kid ou My world sont corrects, tout en ne cassant pas trois pattes pas à un canard.

Par contre, pour les trois titres restants, Dirty window, Shoot me again et Purify, même si je reconnais qu'un travail conséquent a été fait, je me lasse vite... et il n'y a rien de tel pour pourrir un album.

Bref, un bon album étant donné les circonstances de sa création. Dommage qu'un quart soit à jeter. Ce sont ces trois titres qui pèsent le plus lourd dans la balance. Et par pitié, ne reproduisez plus ce son de batterie! C'est vraiment une horreur, je ne sais pas où ils avaient la tête ce jour là!
Remarquez, ce n'est pas la première fois qu'ils ont enregistré un album avec un son pourri: And Justice for all (1988) n'était pas mieux de ce point de vue.

Cependant, cet album est une charnière entre le passé et le futur, et je reste convaincu qu'il fallait oser le sortir pour que quelque chose de bien meilleur, qui bouleverserait l'opinion de leurs plus fidèles détracteurs, puisse émerger. Ce sera le cas avec le formidable Death Magnetic.

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