mardi 3 avril 2012

The Police - Outlandos d'Amour

1978. Nous en sommes en plein dans la vague punk. Les Sex Pistols, les Clash et Cie tirent à boulets rouges sur ce qu'ils appellent les dinosaures du Rock. Toujours la même année, un trio inconnu déboule d'on ne sait où et fait cohabiter sur un même album punk, rock, influences jazz et reggae. Ce trio, composé de Sting (chant basse), Andy Summers (Guitare) et Stewart Copeland (batterie) surprendra son monde avec un premier album de haute volée, Outlandos d'Amour.

Imaginez un premier album où figurent des titres phares comme Can't stand losing you, So Lonely et surtout Roxanne... ça fait rêver, non? Plus d'un groupe aurait aimé avoir des débuts aussi tonitruants! C'est facilement assimilable par le grand public, c'est dans l'air du temps. Mais en même temps c'est d'une très grande richesse car, cela gâche rien, nos trois compères sont tout sauf une équipe de bras cassés. Andy Summers fait passer énormément d'émotions avec sa six-cordes, Sting est un chanteur à la voix très puissante et unique, Copeland martèle ses fûts comme personne.

D'autres titres distillent un punk rock bien saignant, notamment le titre d'ouverture Next to you et Truth hits everybody. Efficace, de bonne facture, rien à redire, si ce n'est qu'ils auraient mérité d'avoir plus de succès. Born in the 50's fait office de bon vieux rock, qui ne dépareillerait pas dans une compil de Cliff Richards ou Chuck Berry. A redécouvrir...

Nous parlions d'influences reggae... là aussi le trio anglais excelle dans ce domaine. Hole in my life et Masoko Tanga en sont la parfaite illustration. Sting, en particulier, sait ce qu'est le reggae et comment on le joue. Très en verve, le bassiste nous administre un jeu de basse énorme et sa voix se prête bien à l'exercice. Nombre de groupes de rock s'y sont essayés et se sont cassés la figure. Mais The police est le groupe en forme du moment.

Même quand ils incluent du jazz dans un morceau plutôt rock à l'origine, Peanuts, ça le fait bien. C'est le style de prédilection de Sting, et Summers n'est pas en reste. Les soli de gratte dératés y sont pour beaucoup, encore une réussite... ça devient énervant pour les autres!

Coup d'essai, coup de maître. Rien à jeter sur ce premier opus, ce qui est déjà formidable en soi. Mais en plus, inclure trois tubes imparables, joué par toutes les radios plus de 20 ans plus tard, c'est carrément du prodige! D'autant plus que la production a très bien vieilli, et l'amateur lambda ne peut se douter qu'il s'agit de titres enregistrés en 1978.

Un supergroupe était né, et Sting et sa bande allaient le confirmer tout au long de leur carrière. Un groupe qui connaîtra une ascension fulgurante et qui aura malheureusement une fin bâtarde...

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