mercredi 11 janvier 2012

The Stooges - Fun House

Ces mecs sont des malades. Pour pondre une œuvre aussi sauvage, il faut vraiment être cinglé. Rarement vu autant d'énergie dans un disque des années 70, et surtout en aussi peu de temps (une petite trentaine de minutes). Il n'y a pas dire, en ce de début de décennie, Iggy Pop et ses acolytes sont en forme.

Comme la pochette l'indique, cette musique, c'est du magma en fusion. Du rock incandescent, à la limite du punk. Du rock séminal aussi, ça déborde de testostérone sur cet album. Les sept titres ne feront pas de quartiers, et vous serez, à votre tour, les victimes de ces brutes sanguinaires.

L'enchaînement Down on the street, Loose et TV eyes est l'un des plus brillants que je connaisse. Vous êtes maltraités dès le début, à grands coups de riffs ravageurs et de rythmiques percutantes. TV eyes, c'est quand l'apothéose de ce disque. La perfection n'est pas loin, la mort de votre système auditif et nerveux non plus!

Heureusement qu'ils ont prévu deux moments calmes, les bougres. Dirt et Fun House sont plus lents, aux influences plus blues. Mais ce n'est pas moins sulfureux pour autant, il règne toujours cette ambiance oppressante.

Le second grand morceau de cette galette diabolique, c'est 1970, rapide comme il faut, extrêmement simpliste (il n'y pas beaucoup de riffs), mais ça vous donne l'impression que ça vous rentre dans le crâne, tel un burin. Et le solo de saxophone à la fin nous prouve que c'est l'œuvre d'esprits malsains et décadents. 1969, sur l'album précédent était déjà magnifique, mais là, c'est tout simplement grand.

Reste le dernier titre, L.A. Blues, une grande inconnue. C'est un bordel innommable, pas de mélodie, pas de riff reconnaissable. Juste de la lave en fusion (on y revient). C'est sans doute le seul moyen qu'ils aient trouvé pour exprimer leur frustration, leur colère. Le doigt d'honneur ultime à la société. Bon, c'est sûr que ce n'est pas avec ce titre qu'on comprend que Ron Asheton (guitare), Scott Asheton (Batterie), Dave Alexander (basse) et Steve Mackay (saxo) sont des musiciens de haut niveau. La technique n'est clairement pas leur point fort, mais leur capacité à écrire des chansons simples mais efficaces leur a permis d'entrer dans l'Histoire du rock.

Un disque d'ordures. Pour engendrer un album pareil, il faut vraiment être de belles ordures. Cette Maison du Plaisir, publiée en 1970, est dégueulasse, ses habitants sont bons pour l'hôpital psychiatrique (d'ailleurs Iggy Pop va finir par y aller quelques années plus tard!), les voisins se plaignent du bruit dans le quartier. Mais c'est trop bon!

Après un premier album de haute volée (quand on a des titres comme I wanna be your dog et No fun sur son premier album, on est content!!!), Iggy et ses potes confirment que les Stooges sont le groupe le plus bruyant et le plus cinglé de l'époque. Une offrande majeure pour tous les groupes punk qui allaient débouler quelques années plus tard.

Un exemple de sauvagerie musicale, même 40 ans plus tard!

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