mercredi 5 septembre 2012

Roger Taylor - Strange frontier


Roger Taylor est pour ceux qui auraient passé les trente dernières années coupés de toute civilisation le fameux batteur du légendaire groupe anglais Queen. Un cogneur doué doté d'une voix fort sympathique et d'une plume plutôt inspirée. N'oublions pas que c'est lui qui a écrit des titres aussi imparables que superbes tels que Sheer heart attack, Love of my life, Radio Ga Ga ou A kind of magic, entre autres. Il était donc intéressant de voir Taylor se lancer dans une carrière solo. Malheureusement, le résultat fut inférieur à nos espérances, comme le prouve ce Strange frontier publié en 1984.

Musicalement, Roger Taylor en solo, ça donne quelque chose entre Queen (forcément!), David Bowie et Bruce Springsteen. On sent bien que le travail de songwriting a été conséquent et que Roger Taylor n'a pas ménagé ses efforts en la matière. Mais la sauce ne prend pas: c'est plat... Bon, ce n'est pas un album solo de Gene Simmons, mais quelle déception!
Je me doutais bien que Taylor seul n'allait pas pratiquer un rock couillu comme Queen savait en jouer à ses débuts, mais ici on a grand peine à taper du pied sur les compositions originales. Rien à faire, c'est insipide. Seul le titre éponyme et Man on fire arrivent à attirer un peu mon attention.Cela me laisse complètement indifférent... Et les reprises, bof... Masters of war de Bob Dylan et Racing in the street de Bruce Springsteen sont méconnaissables et franchement, je préfère, et de loin, les titres d'origine.
Et surtout, cette production typique des années 80 signée David Richards est vraiment infâme. Plus de 25 ans plus tard, je me demande comment des artistes reconnus ont pu laisser massacrer leurs compositions de la sorte.Bien sûr que Roger Taylor n'est pas le seul à avoir subi les caprices d'un producteur (je pense entre autres à Santana sur l'album Freedom, complètement ruiné par une production calamiteuse), mais le son pourri n'excuse pas tout,loin de là. Les compositions sont faibles, et ce n'est pas la présence de quelques invités de renom tels Rick Parfitt (Status Quo) qui change la donne. C'est mollasson de bout en bout et on s'ennuie ferme.

Un groupe ne vaut que par la somme de ses individualités, serait-on tenté d'affirmer à l'écoute de ce Strange frontier ô combien décevant. Si vous voulez un bon album où jouait Roger Taylor en 1984, ruez-vous en toute confiance sur The works de Queen. Strange frontier est, vous l'aurez compris, un disque à réserver aux fans ultimes de la Reine. Quant aux autres, passez votre chemin, vous trouverez facilement plus intéressant ailleurs.

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