mercredi 12 septembre 2012

Annihilator - Remains

Annihilator est l'archétype du groupe instable. A ce jeu, même Deep Purple ou Black Sabbath font office de petits bras! En 1997, année où est paru ce Remains, le leader d'Annihilator, Jeff Waters, est au fond du trou. En instance de divorce, luttant contre l'alcool, tous les membres de son groupe ont claqué la porte. Que faire? A l'instar de Mick Box (Uriah Heep) à l'époque où ce dernier a décidé de relancer son groupe, Jeff Waters décide de réécrire un album. Mais là où il fera fort, c'est qu'il le fera seul, sans même un batteur, avec une boîte à rythmes. Idée originale, mais pas véritablement payante.

Annihilator est un groupe de thrash. C'est l'évidence même. Cette boîte à rythmes va le transformer en un groupe de pseudo indus. Un peu comme les premiers Marilyn Manson. C'est vous dire l'étendue des dégâts. On entend clairement que c'est Waters l'instigateur de tout ça, mais aussi génial soit-il, il ne parvient pas à sauver les apparences.

Bien sûr, tout n'est pas fondamentalement mauvais. Là où ça choque le plus, c'est au niveau des sonorités. On s'attend à du thrash et on nous sert autre chose. C'est ça le malaise. Bon, quand on entend un titre comme Tricks and traps, on se dit qu'il ne faut désespérer de l'avenir. Personnellement, c'est pour moi l'un des meilleurs titres de thrash que je connaisse, rien de moins.
Les trois premiers titres, Murder, Sexecution et No love nous font comprendre qu'Annihilator a changé, pas forcément en mal. C'est après que ça se corse: la semi-ballade Wind n'est pas mal du et en étant magnanime, I want est correct, mais les autres titres sont carrément mauvais. Ça m'ennuie de dire cela d'un album d'Annihilator, groupe que je respecte au plus haut point, mais il faut appeler un chat un chat. Autant du mauvais indus, cela a toujours été plus ou moins le fond de commerce de Marilyn Manson, autant là avec Annihilator, je ne saurais faire preuve d'indulgence. Never, Humain Remains, Dead wrong, Reaction et Bastiage font vraiment partie des plus mauvaises chansons composées par Jeff Waters. On sent bien que ce dernier est mal dans sa peau et qu'il est en manque d'inspiration. J'en pleurerais presque! D'autant plus dommage qu'il a réalisé un excellent travail de production et que le tout a un son magnifique!
Le CD récemment réédité comprend deux bonus tracks, It's you, une ballade qui parvient en partie à m'ôter ce mauvais goût dans la bouche, et un baratin de Jeff Waters qui explique la gestation de cet album.

Remains en anglais signifie Restes. Là on pourrait croire que ce sont des chutes de studio de King of the kill ou de Refresh the demon, albums honnêtes mais pas non plus les meilleurs d'Annihilator. Encore heureux que quelques titres comme Tricks and traps sauvent Remains du marasme le plus complet...

Un album à réserver aux plus grands fans du groupe. Je le possède, donc vous comprendrez par là que j'en fait partie. Mais cela ne veut pas dire pour autant que j'ai perdu mon esprit critique. Sur les 13 pistes, je compte une tuerie, 5 bons morceaux, le reste mieux vaut l'oublier.
Heureusement, il n'agissait là d'une mauvaise passe transitoire, Annihilator revenant deux ans plus tard avec le même line-up que sur le légendaire Alice in hell pour nous refourguer un magnifique Criteria for a black widow.

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