mercredi 15 février 2012

Audioslave - Audioslave

Audioslave est, pour ceux qui l'ignoraient encore, le super groupe réunissant rien de moins que le vocaliste de feu Soundgarden Chris Cornell et les trois instrumentistes de Rage Against The Machine, à savoir le génial Tom Morello à la guitare, Brad Wilk à la batterie et Tim Commerford à la basse. Bref, que des as dans leur domaine respectif.
Et que peut donner la collaboration de ces quatre musiciens qui n'ont plus rien à prouver? Du bon gros rock qui tache, sans fioriture. Ce premier opus, paru en 2002, le prouve amplement.

Franchement, l'association de la paire RATM-Cornell pouvait laisser dubitatif. Cornell n'a rien de Zakk de la Rocha. Et la musique de RATM est assez différente de celle de Soundgarden. Chacun a su faire un pas vers l'autre, et ce pour aboutir vers l'un des meilleurs albums de rock de cette décennie.

Sur les 14 titres de cet album, pas de grosses bouses. Un album peut-être un peu trop long, personnellement j'aurais mis de côté les quatre derniers titres qui, sans être mauvais, donnent l'impression que le groupe s'est fatigué en cours de route. Retravaillés, ils auraient sans doute cassé la baraque, mais là ce n'est pas trop le cas.
Par contre, pour les dix premiers titres, là je tire mon chapeau. C'est tout bonnement excellent, efficace, et surtout ça sonne frais, comme si les musiciens n'étaient que des débutants. Et pourtant, à de nombreux moments, on entend des parties que les musiciens auraient pu placer dans leurs groupes d'origine. Il faut dire que Chris Cornell possède une voix unique et se montre impérial. Quand j'écoute des titres comme Show me how to live, What you are ou Shadow on the sun, j'en ai la chair de poule. Ce mec est indubitablement l'un des meilleurs vocalistes de sa génération. Et ses trois comparses ne sont pas en reste, surtout Morello, Cochise, Set it off ou I am the Highway sont puissants, avec de riffs bien rentre-dedans, et la guitare nous émet des sons incroyables. Il y a des fois où je me demande même comment Morello fait pour les obtenir. Franchement impressionnant!

Vous aurez compris que nous avons affaire ici à de la bien belle ouvrage. On se demande vraiment comment les deux parties ont pu faire preuve d'une telle osmose en si peu de temps. Les dix titres que j'évoquais précédemment ont carrément une portée intemporelle. Je suis certain que cet album sonnera toujours aussi bien dans 20 ans et qu'il sera vu comme un classique. Et ça ne serait que justice. Faut dire aussi que nos quatre amis ont su s'entourer : le producteur n'est autre que Rick Rubin (qui a travaillé avec AC/DC, Slayer, Metallica, System of a down ou les Red Hot Chili Peppers. Pas mal le pédigrée) et celui-ci a bien su mettre en valeur Audioslave.

Dommage que les deux autres albums studio qu'Audioslave a pu sortir par la suite n'ont pas été aussi brillants, principalement parce que l'effet de surprise n'y était plus. Out of exile ou Revelations sont sympathiques, sans plus, alors que ce premier boulet de canon est tout simplement brillant. Au cas où vous l'auriez raté à sa sortie en 2002, procurez-vous ce disque. Ce serait une erreur monumentale de prétendre aimer le rock et de ne jamais ne serait-ce qu'avoir écouté cet album. Et tant que vous y êtes, réécoutez le premier Rage Against the Machine et Superunknown de Soundgarden, pour ne citer qu'un album de chaque groupe dont les membres d'Audioslave sont issus. Plus de dix ans après leur sortie, ces albums restent toujours des baffes magistrales.

Sont forts ces types... Des albums comme ça dans une décennie, il n'y en a pas assez. Espérons que la nouvelle décennie qui s'annonce me fera mentir...

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