mercredi 10 octobre 2012

Metallica - Death Magnetic

Death Magnetic était l'ultime chance de Metallica de prouver qu'il était encore capable d'écrire de bonnes chansons. Il faut bien dire qu'avec les expériences Load/Reload, les fans ont été quelque peu désappointés, même si, de mon point de vue, je les trouve bons bien qu'imparfaits.
St Anger en 2003 a également bouleversé la donne: on retourne à du metal brut de décoffrage, mais avec un son pourri, sans soli, et influencé par la scène neo-metal. Bref, les puristes ont largement eu de quoi maudire Metallica. (Presque) Tout est rentré dans l'ordre avec ce Death Magnetic de haute volée, paru en 2008.

Le groupe a pris la décision de congédier leur fidèle producteur Bob Rock et de recruter Rick Rubin, qui a entre autres collaboré avec AC/DC et Slayer. Rien que ça! Et ça s'entend, certains titres se posent comme étant un retour aux sources.

That was just your life, avec un battement de coeur en intro, puis un riff sombre, ouvrent le bal. Et c'est un titre phénoménal Un grand moment de thrash, bien construit. Pour moi, c'est l'équivalent de Blackened, titre d'introduction de l'album And justice for all. D'ailleurs, il faut bien le reconnaître, ils ont dû écouter leur quatrième album en boucle, tant on a une impression de déjà-entendu...

The end of the line et Broken, beat & scarred sont toujours aussi efficaces, ça faisait longtemps que Metallica ne nous avait pas servi des titres aussi bons. Et surtout, qu'on avait plus entendu un chant aussi rageur de James Hetfield et une guitare solo aussi présente. Encore que pour la dernière, Kirk Hammett nous a déjà proposé mieux dans le passé, et on a parfois le sentiment qu'il s'emmêle les pinceaux. Mais bon, Metallica est Metallica, avec ses défauts et ses qualités, l'une des moindres étant de ne pas fournir à ses fans des albums pourris.

The day that never comes est nettement plus calme (du moins au début), quelque part entre One et The Unforgiven. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils aiment bien Thin Lizzy. L'influence du groupe irlandais est évidente... Et ce calme avant la tempête fait un bien fou à nos conduits auditifs, déjà bien malmenés par cet album.

All nightmare long est pour moi l'un des titres les plus énervés. Des riffs bien thrash, l'ombre de Slayer n'est pas loin. Si Metallica avait pondu des morceaux de ce genre dans les 90's, nul doute qu'ils ne se seraient pas fait traiter de vendus!

Cyanide est un morceau de bonne facture, mais un peu déconcertant. Pour avoir vu le groupe en concert en 2008, avant que l'album ne sorte, je me suis dit que Cyanide n'était pas un mauvais titre, mais qu'il fallait un temps pour s'y habituer. Clairement pas le meilleur titre de l'album, malgré un final des plus efficaces.

Tiens, The unforgiven III... Le premier volet était exceptionnel, le second était particulièrement médiocre... et celui-ci est entre les deux. J'ai eu un peur par l'intro, aux arrangements classiques. Mais une fois que ça démarre, ça n'a plus rien à voir: les grosses guitares reprennent le dessus et la mélodie vocale est magnifique. La bonne surprise de ce Death Magnetic!

The Judas Kiss est de facture classique, un ton en deça par rapport au reste des morceaux, de même que l'instrumental Suicide & redemption. Pour ce dernier, concurrencer un titre comme To live is to die (toujours sur And justice for all) n'est pas une mince affaire, et le groupe l'a compris à ses dépends...

Last but not least, My apocalypse conclut le tout sur un morceau des plus rageurs et rentre-dedans. Ça faisait bien 20 ans, et le titre Dyers Eve, que je n'avais rien entendu de tel sur un album de Metallica. La brutalité à l'état pur, bref j'adore!

Vous l'aurez compris, Metallica est revenu à ses fondamentaux, à savoir du gros thrash bien couillu, et l'influence de l'album And Justice for all est omniprésente. Pas le pire référence, me direz-vous... et c'est tant mieux. Ce que l'album perd en personnalité, il le gagne en efficacité. De la part d'un groupe dont la majorité n'attendait plus rien, c'est une gifle magistrale.

Pour moi, l'un des meilleurs albums de 2008. Ce n'est peut-être pas un choix original, je vous l'accorde, mais en cette période de médiocrité ambiante, Metallica s'extrait sans problème du lot et nous montre un groupe au sommet de son art. Et ce n'était pas gagné d'avance.

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