mercredi 16 janvier 2013

Dio - Angry machines


Angry machines est, à l'instar de son prédécesseur Strange highways, un album décrié. Dio, qui avait excellé jusqu'alors sur les albums de Rainbow, Black Sabbath, et même en solo (avec les savoureux Holy diver et The last in line), allait connaître ses premiers creux. Beaucoup pensaient que le vieux Dio était fini et qu'il n'avait plus rien à dire, du moins plus grand chose de neuf ou d'original. Il y a des albums où, même en y mettant la meilleure volonté du monde, il est impossible de défendre l'indéfendable. Angry machines, paru en 1996, n'est pas de ceux-là: pour moi, même s'il ne s'agit clairement pas du meilleur disque du lutin Dio, il mérite d'être défendu.

Dio a toujours eu le nez creux pour s'entourer, surtout en ce qui concerne les guitaristes. Je dois bien reconnaître que Tracy G. n'est pas celui qui s'est avéré le plus adroit. Ce dernier est certes bien capable de tenir son rang, mais les riffs proposés ne sont pas les plus originaux ni même les plus techniques qui soient. Sa première influence est évidemment Tony Iommi (Black Sabbath): c'est sombre et lourd. Mais au niveau des soli, je ne suis pas trop convaincu: des guitaristes tels que Vivian Campbell Craig Goldy ou Rowan Robertson ont fait bien mieux dans le genre, je me dois de le reconnaître.

Mais Dio est Dio, c'est-à-dire un chanteur et un songwriter de talent, et même mal entouré, il arrive à en tirer des choses correctes. Dans le plus pur style Dio, je tiens à relever des titres plus que sympathiques, tels Institutional man, Don't tell the kids, Hunter of the heart ou Dying in America, de bons brûlots de hard rock plombé comme Black Sab... pardon Dio savait les pondre à la chaîne. D'ailleurs en parlant du Noir Sabbat, remarquez que l'on retrouve Carmine Appice, batteur sur le génial The Mob rules.

On trouve des titres avec une rythmique particulièrement lourde, je pense notamment à Black ou Big Sister. Tracy G en effet tendance à jouer de cette lourdeur et cela ne lui réussit pas toujours. En l’occurrence, ces deux derniers morceaux se laissent apprécier sans trop de problème, mais je peux facilement concevoir que la pilule ait été dure à avaler pour les fans de la première heure.

Le reste, je le reconnais, va du passable au carrément décevant. This is your life, Double Monday, God hates heavy metal, se laissent écouter, sans plus. Mais là où je suis moins conciliant, c'est avec un titre comme Stay out of my mind, chiant comme la pluie, notamment à cause de son interlude aux claviers qui rend le tout pataud et pénible à l'écoute. Même après plusieurs écoutes, il n'y a pas grand chose à sauver sur ce titre.

Inégal, mais loin d'être pourri, Angry machines mérite d'être redécouvert, au moins pour les six premiers titres que j'ai énuméré. D'autant plus que la prestation de Dio, en tant que chanteur,est irréprochable. Ce type a une voix phénoménale que rien n'arrive à altérer. Les titres méritent une écoute attentive, car leur intérêt n'est pas immédiatement flagrant. Mais avec un peu de persévérance, Don't tell the kids, ou Black n'arrivent plus à quitter votre cerveau, ce qui est en général bon signe, surtout en matière de rock.

Maintenant, si vous demeurez allergiques à ce disque, rien ne vous empêche de réécouter les premiers pas solo de l'un des plus grands chanteurs de tous les temps. Un grand monsieur qui, un an après sa mort, nous manque déjà terriblement.

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