mercredi 12 décembre 2012

Led Zeppelin - Presence


Led Zeppelin a eu ce que l'on appelle un début de carrière bien tranquille. Pensez donc: des albums excellents et référentiels, des tournées sold-out. Bref, un succès artistique et commercial amplement mérité. Et pourtant... toutes les bonnes choses ont une fin. En 1975, Robert Plant, le vocaliste sans qui Led Zep ne serait pas Led Zep, a un grave accident de voiture et échappe de justesse à la mort. Ne se déplaçant les premiers temps qu'en fauteuil roulant, le chanteur décide courageusement de mettre boîte le successeur de Physical Graffiti, un excellent opus qui contenait entre autres le mythique Kashmir. Pour le reste du groupe, l'ambiance n'est pas au top: le guitariste Jimmy Page et le batteur John Bonham usent et abusent de toutes sortes de substances.

Etant donné le contexte, pas évident d'écrire et d'interpréter un album à la hauteur de ces illustres prédécesseurs. Là encore, Le Dirigeable va accomplir une prouesse que peu de combos auraient réussi à leur place dans ces circonstances: écrire un album qui n' a rien à envier aux précédents.
Lorsque l'on sait de plus que le groupe a dû travailler d'arrache-pied pour venir à bout de cet album, on ne peut être qu'admiratif. Led Zeppelin n'a eu en effet que trois semaines pour composer et mettre en boîte Presence, qui allait sortir en mars 1976.

La musique est largement du niveau de Led Zeppelin, à savoir technique, inspirée. On sent que la période est sombre pour le Dirigeable, pas de fioritures, juste un hard rock teinté de blues. Pas d'expérimentations comme sur Houses of the holy ou Physical Graffiti, pas de claviers, juste un chanteur, un guitariste, un bassiste et un batteur.
Les sept titres qui composent Presence montrent un groupe qui avait encore énormément de choses à dire. Cet album contient entre autres deux pépites qui sont passées à la postérité: Achilles last stand et Nobody's fault but mine. Si ça ce n'est pas un chef-d'oeuvre de hard rock, je ne m'y connais pas. Ces titres ne sont peut être pas aussi connus que Whole lotta love, Stairway to heaven ou Kashmir, mais ils n'ont rien à leur envier. C'est bien fichu, et on ne devine pas à leur écoute que le groupe anglais traversait une mauvaise passe.

Mais les cinq autres titres ne sont pas en reste: For your life et Hots on for nowhere sont des bons moments de rock, les Britanniques tâtent à nouveau du funk sur Royal Orleans, Candy store rock donne furieusement envie de taper du pied. Bref, que du solide, pas moyen de s'ennuyer avec ce Presence.
Tea for one, le titre final, laisse par contre transparaître le malaise qui régnait au sein du groupe. Un mal-être qui s'apparenterait presque à un mal du pays: le groupe vivait depuis un moment aux USA pour raisons fiscales (notre Johnny national n'a rien inventé!) mais la Grande-Bretagne leur manquait énormément. Si vous aviez déjà le cafard avant d'écouter ce titre, ça ne va pas s'arranger.

Injustement, ce disque est celui qui se sera le plus mal vendu (bien que tout est relatif, nous sommes bien d'accord. C'est totalement injustifié, surtout quand on compare Presence à son successeur, In through the outdoor, ou à un gadget comme Coda. Le talent était au rendez-vous et le groupe offrait encore des prestations dignes de son statut.

Le groupe allait retrouver au cours de la tournée qui a suivi sa motivation, jusqu'à ce que le sort frappe à nouveau Robert Plant, qui allait perdre son fils, décédé d'une mystérieuse infection virale foudroyante. La tournée allait dès lors naturellement s'arrêter. Ce coup du destin allait avoir avec le recul un fort impact sur le futur de Led Zeppelin. Les membres du groupe allaient s'enfoncer de plus belle dans les excès alors que Plant, dévoré par le chagrin, n'allait plus donner signe de vie pendant un long moment.
Lorsque le groupe se retrouvera en 1979 pour enregistrer ce qui allait être l'ultime album studio du groupe, In through the outdoor, mais l'esprit n'y était plus. Le décès de John Bonham allait définitivement enterrer Led Zeppelin.

Presence est pour moi le dernier album studio valable de Led Zeppelin, le chant du cygne de ce groupe de légende. Il n'y a rien à jeter, ce qui ne sera pas le cas sur successeur. Personnellement, ce disque fait partie de mes préférés des années 70. Le seul conseil que je puisse vous adresser est de poser au plus vite une oreille sur ce disque car il mérite véritablement d'être redécouvert.

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