mercredi 19 décembre 2012

Tommy Bolin - Private eyes

Comment? Vous ne connaissez toujours pas Tommy Bolin? Honte à vous! Pour les retardataires, sachez que ce musicien est l'un des chanteurs,compositeurs et guitaristes les plus sous-estimés et les plus méconnus des 70's, malgré le fait qu'il ait joué avec Deep Purple sur l'album Come taste the band. Bolin avait déjà sorti en 1975 son premier effort solo, Teaser. Alors que le Pourpre profond s'éteignait pour une petite décennie, il décidait de se remettre à composer un nouvel album solo. Ce serait Private eyes et lui-même ignorait que ce serait le dernier de son vivant... C'était en 1976.

En effet, le père Bolin était accro aux substances et ceci lui avait déjà joué bien des tours par le passé. Rien qu'à voir la pochette de l'album, on voit bien qu'il n'était pas au sommet de sa forme. Mais musicalement, rien à voir, Tommy Bolin était très inspiré. Pas de changements majeurs par rapport à Teaser, sa musique est toujours un mélange de rock, de funk, de folk et de blues.

Du funk, il y en a pas mal sur cet album. Mais ici c'est du bon, et ce n'est pas des morceaux comme Bustin' out for Rosie qui me contrediront. Shake for the devil aurait pu, si on avait enlevé les cuivres, être un morceau morceau de Deep Purple tant l'atmosphère qui se dégage de ce morceau rappelle Come Taste the band. Du funk, on en retrouve sur le morceau final You told me that you loved me. Le folk, ce sera pour Gypsy soul et Hello, again. Du rock sans prétention, on en entend sur Sweet Burgundy. Bolin a pensé à tout en incluant la petite ballade qui va bien: Someday will bring our love home.

Des morceaux sympathiques pour découvrir le génie qui sommeillait en Tommy Bolin. Mais il y a un morceau que je n'ai pas évoqué et qui dépasse, et de très loin ce que ce génie de la six cordes a pu créer: Post toastee. Un riff de basse qui rappelle vaguement Cocaïne de Clapton, des parties de basse de folie, des soli de guitares au milieu et à la fin du morceau qui dépassent tout ce qu'il a pu faire par le passé. La parfaite osmose entre rock et funk. ça donne envie de taper furieusement du pied pendant 9 minutes. Une réussite totale qui prouve que Tommy Bolin n'avait rien à envier à d'autres grands guitaristes de cette décennie, notamment à Ritchie Blackmore pour ne citer que lui.

Ce dernier avait déclaré au moment où il quittait Deep Purple qu'il voyait mal ses ex petits camarades continuer sans lui. Non seulement Bolin lui a donné tort mais il est à l'origine de l'un des meilleurs albums du groupe. Et en solo, Tommy Bolin a su se révéler tout aussi brillant. Private eyes est sans doute un peu moins inspiré que Teaser, mais rien qu'avec une perle comme Post Toastee, le niveau de l'album grimpe en flèche. Tommy Bolin avait tant à nous proposer qu'il est d'autant plus regrettable qu'il soit décédé le 4 décembre 1976, en pleine tournée, pour promouvoir cet album. Saloperies de drogues... Procurez-vous d'urgence les albums où Tommy Bolin a officié, vous ne serez aucunement déçus. Un tel génie ne peut pas vous décevoir.

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