mercredi 20 juin 2012

Gillan - Mr Universe

Mr Ian Gillan n'est pas un parfait inconnu pour tout amateur de hard rock qui se respecte. C'est avant tout LE vocaliste de référence de Deep Purple. Evincé de manière peu élégante en 1973, Ian décide de se lancer dans son propre projet. D'abord, le Ian Gillan Band, pour lequel il ne connaîtra qu'un succès d'estime, les influences jazzy ayant dérouté les fans. Il décide de revenir à l'essentiel en 1979, sous le nom de Gillan. Et là, ça ne rigole plus.

La première chose à faire dans la situation où se trouvait Gillan est de se trouver des musiciens talentueux pour pouvoir soutenir la comparaison avec son ancien groupe. Bernie Tormé, à la guitare, est peut-être un peu moins subtil que Ritchie Blackmore, mais ça reste un as de la six-cordes. Colin Towns aux claviers est au moins aussi doué que Jon Lord, et la section rythmique, composée de John Mc Coy (basse) et Mick Underwood (batterie) n'a rien à prouver non plus.

Mr Universe contient - je ne ferai pas durer le suspense - 10 titres monumentaux. J'avoue que le titre d'intro, composé par Towns m'a fait peur, tant le son du clavier a très mal vieilli... Mais dès le vrai premier titre, ça ne rigole plus. Secret of the dance est énorme! On a affaire ici à du très lourd, Tormé s'affirme ici en tant que guitariste et ça vaut très largement un Deep Purple ou un Rainbow. La claque! De la part d'un groupe dont on disait que le leader n'était rien sans Purple, c'est une très bonne surprise.
Et au rayons grosses baffes, ce n'est pas fini, Mr Universe, Vengeance, Message in a bottle mettent tout le monde d'accord: Ian Gillan et son groupe sont des fous furieux! Jamais le hard rock ne s'était fait aussi furieux. Il n'y a que Motorhead ou dans une moindre mesure Ted Nugent, dans ses meilleures années, qui arrivent à rivaliser au niveau intensité. Des titres indubitablement taillés pour la scène...
Les titres s'enchainent trop vite, aucun n'est décevant, et on arrive très rapidement à Fighting man, le morceau final qui, une fois de plus, dépasse de la tête et des épaules une bonne partie des productions de cette année-là. C'est un titre superbe où Ian Gillan montre l'étendue de ses talents de chanteur, et le registre du monsieur est pour le moins impressionnant, les hurlements à la fin de la chanson nous rappellent des Child in time ou des Thrashed... Ni plus ni moins!

Très étonnant que la carrière solo de Ian Gillan ne soit pas reconnue à sa juste valeur, parce qu'avec des albums comme celui-ci, on se prend une gifle magistrale. Par rapport au Rainbow de la même époque, il n'y a pas de comparaisons possibles: j'ai l'impression que Down to earth, sorti également en 1979, est mou par rapport à l'album de Gillan. Il faut bien dire que le chanteur avait une revanche à prendre et que ses musiciens, relativement peu connus à l'époque, avaient faim de succès.

Inutile de vous dire que vous devez courir chez votre fournisseur de disque habituel vous procurer cet album magique trop injustement oublié. Et tant que vous y êtes, vous pouvez aussi ramener chez vous plusieurs albums du groupe, comme Glory road ou Magic, qui sont au moins aussi bons que Mr Universe, tout en montrant un groupe plus expérimenté et plus mûr.

En 1979, Ian Gillan avait encore beaucoup de choses à dire, et il ne s'en est pas privé. Et avec la manière, qui plus est...

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