mercredi 15 août 2012

Winger - Winger


Encore un groupe de glam, vous allez dire. Ben ouais. Mais à mon avis, celui-ci est l'un des plus intéressants des années 80. Arrivé vers la fin des 80's, Winger s'est voulu d'entrée de jeu plus élaboré que la plupart des groupes de glam. On est en effet loin de la simplicité de Poison dont j'ai déjà parlé par le passé. Le premier effort de Winger, et également le meilleur, publié en 1988, est en ce qui me concerne à classer à côté de fameux albums du genre tels Shout at the devil ou Appetite for destruction.

Bon, il est clair que l'on n'échappe pas à l'esthétique propre aux groupes de hard US de cette décennie. Mais on s'en fiche pas mal, let the music do the talking, comme on dit.
Et là, on s'aperçoit très rapidement que l'on a affaire à des musiciens particulièrement talentueux. Kip Winger, chanteur et bassiste, possède un grain de voix qui n'est pas sans me rappeler celle de Tony Martin, chanteur de Black Sabbath à la même période. Reb Beach est un dieu de la guitare qui n'a rien à envier à Mick Mars, Vito Bratta ou Warren DeMartini. Ses soli laissent pantois tout apprenti guitariste et ses rythmiques sont d'une efficacité à toute épreuve. Les deux autres membres, Rod Morgenstein (batterie) et Paul Taylor (claviers) sont aussi brillants que leurs deux collègues, ce qui n'augure que du bon pour la suite.

Et effectivement, c'est bien ce qui ressort à l'écoute de ce premier opus éponyme. Cela reste du hard US, comme beaucoup de groupes en faisaient en ce temps-là, mais avec un je-ne-sais-quoi qui fait la différence. Leur arrivée discographique tardive laisse à supposer que le groupe a pris le temps de bien faire les choses: en ressort une maturité incroyable, en tous cas bien supérieure à celle de la majorité des groupes du même style de l'époque.
En fait, il me vient à l'esprit un nom pour qualifier le son et l'ambiance de cet album: le Black Sabbath de l'époque Headless cross/Tyr. Notamment à cause du chant de Kip Winger et de la grande présence des claviers, je pense. C'est particulièrement évident avec des titres comme Hungry.
A vrai dire, on a affaire ici à du grand hard rock avec un petite pointe d'AOR. C'est du grand art et il est difficile de faire la fine bouche tant les morceaux proposés sont de premier choix. La triplette d'ouverture Madalaine, Hungry et Seventeen est d'une rare efficacité et d'une maturité impressionnante. Mais les autres titres ne demeurent pas en reste, loin de là: la reprise de Jimi Hendrix, Purple Haze, est interprétée avec conviction et le groupe n'hésite pas à y rajouter un soupçon d'originalité. Reb Beach y confirme plus que jamais qu'il est un grand guitariste.

Non, il est difficile de trouver à redire sur ce disque. Je veux bien admettre qu'un titre comme Without the night est une ballade sirupeuse dégoulinant de bons sentiments (qui a dit gnan-gnan?) et que Headed for a heartbreak a mal vieilli et fait preuve de longueurs. Mais de la part d'un groupe débutant à l'époque, deux fausses notes sur un ensemble de 11 titres, c'est plutôt pas mal. Tous les groupes ne peuvent pas se vanter d'un tel pourcentage de réussite.

Une réussite que le groupe n'arrivera pas à réitérer, cependant. La suite de leur carrière, sans être foncièrement mauvaise, ne parviendra pas à conquérir le public rock. Il faut bien dire que l'émergence du grunge n'a pas aidé non plus Winger à se frayer un chemin tranquille dans le monde du rock étant donné qu'il était de bon ton de tirer à boulets rouges sur les groupes de glam.

Reste un premier opus plus que convaincant, qui parviendra sans problème à attirer votre attention et à vous intéresser sur le long terme, à condition que vous lui laissiez sa chance.

3 commentaires:

  1. Une suggestion, comme ça au hasard, dans le genre Glam, tu dois connaître Wite Lion, Cinderella ou Great White ?

    RépondreSupprimer
  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  3. oui je connais et j'ai déjà chroniqué sur ce blog un album de Ratt, de White lion ou Motley Crue

    RépondreSupprimer