mercredi 1 août 2012

Aerosmith - Aerosmith

Aerosmith, encore un nom qui a marqué la musique rock des 70's. Très inspirés par le rock des Rolling Stones et par le blues du Delta, les Américains ont écrit une des plus belles pages de la musique de cette décennie. La recette de leur succès tient en quelques mots: un chanteur doué et des hymnes facilement mémorisables. Leur premier album, paru en 1973, en est la parfaite illustration. Retour sur les débuts d'un géant du rock.

Aerosmith n'avait clairement pas les mêmes moyens qu'actuellement. Rien qu'à regarder la pochette, on comprend que ça va être cru, sale. Des adjectifs qui s'appliquent également à la production de cet album. On est encore très loin des moyens déployés sur Pump ou Nine lives. Pourtant, la pochette indique aussi une fraîcheur et une envie certaine d'en découdre qui se confirme tout au long de cet album.

Bien sûr, avec plus de 35 ans de recul, cet album n'a plus du tout la même saveur. Mais à l'époque, ce dernier affichait les ambitions de ce groupe en devenir. Ce premier montre comment on faisait du rock'n'roll. Il faut pour cela des riffs efficaces qui sentent bon la sueur. Prenez le titre d'ouverture, c'est basique, mais c'est efficace. On entend les amplis à lampe poussés dans leurs derniers retranchements. Du bon blues rock sérieusement malmené. tout simplement.
Somebody suit le même schéma, impossible de ne pas avoir envie de taper du pied. A noter le travail d'orfèvre que réalisent les guitaristes Joe Perry et Brad Whitford. Le chanteur Steven Tyler est omniprésent, son chant rageur ne fait qu'intensifier la force des compositions de ce disque.
Premier tube, Dream on. Une ballade au message optimiste, qui incite à se battre pour réaliser ses rêves. Excellent titre malheureusement gâché par une production vieillotte. Pire encore, un rappeur américain s'est emparé de cette chanson il y a quelques années. Aucun respect...
One-way street est un blues rock qui fleure bon le Delta. L'harmonica est de sortie. Titre éminemment sympathique, mais pas le plus mémorable. Tyler y fait cependant preuve d'une rare conviction. Mama kin est l'un des autres titres les plus connus d'Aerosmith. Le riff principal est génial, on sent qu'il y a de la gniaque, le groupe a vraiment envie de bouffer le monde. Un grand moment de rock, assurément.
Write me est un rock on ne peut plus classique. Extrêmement basique, ce morceau est selon moi le plus faible de cet album. On ne peut pas dire nul, loin de là (ce n'est Gene Simmons en solo non plus!) mais rien de particulier à signaler non plus.
Movin' out nous montre une nouvelle fois un duo de six-cordistes qui abat un travail énorme. Perry et Whitford nous livrent des riffs ciselés à la perfection. Le solo est magnifique, Joe Perry était clairement que l'on allait pas oublier de sitôt. Le batteur Joey Kramer et le bassiste Tom Hamilton, certes plus en retrait, sont néanmoins excellents. Sans eux, l'album n'aurait pas eu la même classe. Un titre qui n'a rien d'un classique, mais qui aurait dû le devenir. Il en avait largement le potentiel, en tous cas.
On conclut avec un Walkin' the dog, une reprise du bluesman Rufus Thomas. Au début, ce morceau paraît sombre, mais plus les secondes passent et plus on a affaire à du Aerosmith pur jus. A noter un refrain excellent mis en valeur par un Steven Tyler plus remonté que jamais.

Aerosmith a pâti d'une production moyenne pour son premier album, mais les titres de qualité sont déjà au rendez-vous. En un album, Aerosmith avait posé les bases du hard rock à l'américaine. Belle performance. Et ce n'était là que le début. Le groupe allait mettre le monde à genoux avec des albums comme Get your wings, Toys in the attic (qui contient le célèbre Walk this way) ou Rocks.

Mais ceci, c'est une tout autre histoire que j'évoquerai prochainement. En attendant, redécouvrez cet album qui dégage une puissance hors-norme.

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